Les membres d'honneur

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  • Françoise CHOAY

  • Historienne de l'Architecture
  • Année d'intégration : 2018

Née le 29 mars 125 à Paris.

Françoise Choay suit des études de philosophie avant d’être critique d’art. Dans les années 1950, elle collabore à L’Observateur, à L’Œil et à Art de France. En 1960, elle s’occupe de l’antenne parisienne d’Art international. Elle écrit plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’architecture et l’urbanisme, dont une critique de l’œuvre de Le Corbusier, puis une anthologie critique sur l’urbanisme : L’Urbanisme, utopies et réalités. Une anthologie, parue au Seuil en 1965. Ce livre donne une assise théorique à la contestation de l’urbanisme moderne alors mis en œuvre dans la France gaullienne.

Dans les années 1970, elle est sollicitée par Pierre Merlin, fondateur de la section urbanisme de l’Université de Vincennes, pour y enseigner. Après la soutenance de sa thèse d’État consacrée à Leon Battista Alberti et aux utopies spatiales (notamment Thomas More), en 1978, elle y devient professeur et y enseigne jusqu’aux années 1990. Dans ce travail, édité en 1980 sous le titre La Règle et le Modèle. Sur la théorie de l’architecture et de l’urbanisme, elle approfondit son analyse des sources utopiques de l’urbanisme, mené dans son précédent ouvrage. Elle oppose à cette tradition le mode générique de faire la ville prôné par Alberti, basé sur la prise en compte du désir, à partir de règles génératives et non pas de la reproduction stérile et aliénante d’un modèle. L’urbanisme d’Haussmann constitue pour elle une illustration réussie de cet urbanisme génératif, basé sur des règles (de gabarit, de taille de rue, de distribution des espaces verts). Elle participe au tome 4 de l’Histoire de la France urbaine, de Georges Duby, paru en 1985. Elle participe plus tard à l’édition et aux commentaires de textes d’Haussmann et d’Alberti. Ultérieurement, elle pousse ses élèves vers d’autres grands textes fondateurs de l’urbanisme, tels que ceux de Ildelfons Cerdà ou Melvin Webber.

En 1994, son article « Le règne de l’urbain et la mort de la ville » est publié dans le catalogue de l’exposition « ville, art et architecture en Europe, 1870–1993 » pour le musée Pompidou et fait date. Elle y critique un aménagement urbain inféodé aux réseaux techniques et à leurs concepteurs, qui entraîne une perte de l’échelle humaine dans l’urbanisme. Dans le même temps, ses travaux se consacrent à la notion de patrimoine. Dans son ouvrage L’Allégorie du patrimoine, elle identifie les textes et les figures fondatrices des pratiques de conservation tant muséale qu’archéologique et urbaine. Elle fait publier en français le livre d’Aloïs Riegl. Cet ensemble de travaux prolonge sa critique de l’urbanisme et cherche à identifier les voies d’un aménagement de l’espace respectueux de l’humain. Son livre Pour une anthropologie de l’espace en 2007, qui regroupe des textes épars, en constitue un nouveau jalon en soulignant la cohérence de son parcours intellectuel.

Elle a dirigé aux éditions du Seuil la collection « Espacements », dans laquelle paraissent plusieurs traductions de textes fondateurs de l’urbanisme.

Elle est élue Membre de l’Académie des arts de Berlin en 1999.

Françoise Choay a reçu le prix du livre d’architecture 2007 pour son ouvrage Pour une anthropologie de l’espace. «L’auteur livre une anthologie d’articles novateurs et fondamentaux sur les figures multiples de la spatialisation et de son histoire (architecture, urbanisme, aménagement, protection du patrimoine) », a estimé le jury présidé par Gérard Grandval, architecte et membre de l’Académie d’architecture. Ce prix lui a été remis le 19 décembre 2007 par Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Françoise_Choay